La vente de prestations de sécurité : quel est le juste prix ?

By 14 juin 2023 juillet 17th, 2023 Actualités

Le secteur privé est un secteur particulièrement réglementé, notamment d’un point de vue tarifaire. Les prix de vente – ou taux horaire – des acteurs de la sécurité peuvent faire débat, il n’en reste qu’ils sont soumis à des barèmes et minima bien stricts. Si certains professionnels de la sécurité proposent des tarifs qui défient toute concurrence, les risques encourus sont multiples, et pas simplement financiers. Mais alors, qu’est-ce qu’un taux horaire juste ? Comment se justifient les prix de vente plus élevés que les autres ?

Proposer des prix de vente justes : un enjeu majeur

Dans le secteur de la sécurité privée, les règles déontologiques et tarifaires sont nombreuses. Le taux horaire, ou prix de vente, est donc un sujet essentiel et parfois épineux pour les entreprises de sécurité privée. Malheureusement, beaucoup sont tentées de facturer des prestations de sécurité à des prix très bas, violant ainsi les diverses lois qui régissent le métier. Mais si cela rapporte des clients sur le moment, cette stratégie s’avère en réalité bien court-termisme.

  • Facturer trop bas, un risque financier, mais pas que… 

Facturer des prestations de sécurité à des prix ne respectant pas le code de la sécurité intérieure (article L 612-7) ou bien qui ne leur permettent pas de répondre aux obligations légales, notamment sociales, c’est risquer très gros. On pense dans un premier temps aux sanctions financières avec des amendes de plusieurs dizaines de milliers d’euros dans certains cas, mais ce n’est pas tout.

Il y a également le risque de se voir suspendre ou même retirer son agrément par le conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). Le service français de police administrative est en effet habilité à vous interdire d’exercer toute activité privée de sécurité, et cela, pour plusieurs années. À noter qu’exercer sans agrément ou carte professionnelle, c’est risquer de plus lourdes sanctions encore comme la suspension permanente de votre activité.

  • Des prix de vente qui permettent des prestations de qualité 

Facturer le prix juste, ce n’est pas seulement éviter des sanctions financières. C’est aussi donner les moyens à ses équipes d’assurer des prestations de qualité, en toute sécurité.

Enfin, et c’est peut-être l’enjeu essentiel d’un prix de vente judicieusement fixé, c’est la fidélisation de vos recrues. En leur permettant de travailler et évoluer dans des conditions de travail dignes, avec un salaire respectueux, en phase avec le marché et à la hauteur d’une bonne facturation à vos clients, vous faciliter leur quotidien et leur témoignez de votre reconnaissance. D’où, également, l’importance du bon versement des primes auxquels ils ont droit (prime de panier, prime d’entretien des tenues, prime d’ancienneté…). Tout simplement, en faisant partie des entreprises respectueuses des règles déontologiques et tarifaires, vous honorerez les droits de vos salariés et limiterez le taux de turnover.

Un taux horaire juste, qu’est-ce que c’est ? 

  • Ce qui justifie certains tarifs horaires… 

L’enjeu d’un taux horaire compris, encore faut-il savoir quel est ledit prix. Ce prix dépend de nombreux facteurs comme le métier de vos agents, leur secteur d’activité, la difficulté de leur ronde, leurs certifications, leur niveau de qualification, la technologie nécessaire au bon déroulé de leurs missions, etc. Ces facteurs justifient des taux parfois bien plus élevés que d’autres.

Par exemple, plus les professionnels de la sécurité seront qualifiés et expérimentés, plus leurs tarifs pourront être élevés et justifiés auprès de vos clients. Il en va de même pour leur ancienneté. Plus chevronnés, ces agents coûtent plus cher. Mais c’est un investissement gagnant. De même, prenons le cas d’un agent cynophile, aussi appelé maître-chien : ce dernier dispose d’un Certificat professionnel d’agent cynophile de sécurité. Au-delà de la surveillance pure et dure, il peut donc être amené à intervenir et porter secours à des victimes. Puisqu’une grande partie de son travail repose sur une excellente collaboration avec son chien, il a, durant des années parfois, dressé son binôme, à ses frais, quels que soient-ils. Cet investissement lui est indirectement rétribué avec un taux horaire plus élevé.

Il en va de même pour les Agents de sécurité incendie SSIAP. Ces professionnels chargés de la Sécurité Incendie et d’Assistance à Personnes peuvent avoir différents diplômes et accéder à différentes fonctions. Le SSIAP 1 permet d’accéder au poste d’agent de sécurité incendie, tandis que le SSIAP 2, au poste de chef d’équipe de sécurité incendie.

Patrouille mobile sur un large périmètre à haut risque, assistance à la personne, ronde de nuit par un agent cynophile et son chien, agent d’exploitation, agent de sécurité opérateur SCT 1, employé administratif, surveillance électronique statique avec matériel sophistiqué… Les prestations que l’on rencontre dans le monde de la protection et de la sécurité mobilisent des agents aux profils, fonctions, aptitudes, certificats et matériel très différents pour des missions, elles aussi, très diverses. Le taux horaire en sera donc largement impacté.

Le prix horaire dépend

Du type de prestations fournies

Des équipements nécessaires sur place

Du niveau de qualification des agents mobilisés (niveaux / échelons / coefficients)

Des périodes couvertes (jours fériés, nuitées)

Des coûts opérationnels

Mais aussi

Des besoins spécifiques du client

Des réglementations

Des prix pratiqués par la concurrence

De la région où se déroule la mission…

Ces prix doivent aussi être pensés en fonction de la concurrence et de l’offre et de la demande.

Enfin, et c’est le plus important, les tarifs pratiqués doivent respecter la loi et les textes en vigueur. S’il n’existe pas de taux horaire standardisé pour l’ensemble de la profession, des barèmes, lois, conventions, et codes déontologiques sont tout de même à respecter.

  • Taux horaire des acteurs de la sécurité : ce que dit la loi 

Des tarifs légaux …

En France, le secteur de la sécurité privée est réglementé par le Code de la sécurité intérieure et le décret n°2016-515 du 26 avril 2016 relatif aux activités privées de sécurité. La loi réglemente ainsi les tarifs de ce secteur, fixant des prix minimaux et maximaux qui peuvent être pratiqués pour certains services spécifiques. La profession repose sur un barème très précis, établi en fonction du type de prestations et de la zone géographique.

Attention, ce barème est régulièrement mis à jour. Il doit donc être fréquemment consulté. Ce qui explique les fluctuations des taux horaires, ce sont par exemple les revalorisations du SMIC. Au 1er mai 2023, cette dernière a été actée avec une hausse de 2, 22 %. Et puisqu’aucun agent ne peut être payé en deçà du SMIC, les salaires minima du secteur des agents de sécurité et des sociétés de sécurité privée en ont été impactés et ont eux aussi été revalorisés en janvier, puis en mai 2023. Ils ont été revus à la hausse de + 7,5 % par rapport à la dernière revalorisation datant de l’année dernière.

 

Mais ce n’est pas tout…

Il faut également prendre en compte les éventuelles primes et indemnités. Par exemple, tous les agents de sécurité, exceptés les cadres, ont en effet droit à une prime d’ancienneté calculée sur le salaire minimal conventionnel de la qualification. On pense également aux primes de panier, pour les repas pris à l’extérieur, ou encore la prime d’entretien des tenues pour les professionnels de la sécurité travaillant en tenue.